1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : Le char processionnel de La Côte Saint-André
- Le 10/05/2020
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- Dans UN DIMANCHE = UNE DECOUVERTE
Alors que le déconfinement est prévu pour demain, pour votre guide de poche, le retour sur le terrain n'est pas pour tout de suite, entre l'annulation de tous les groupes, l'annulation des prestations commandées par les musées départementaux, ou encore le report d'autres prestations commandées par les collectivités locales...
En attendant d'y voir plus clair, je poursuis mes petits billets-découverte, pour garder un lien avec vous... ainsi qu'avec l'Histoire et le Patrimoine !
Aujourd'hui, je voudrais vous parler d'un "objet" que j'évoque durant mes visites guidées de La Côte Saint André : le char processionnel.
C'est en 1888 que ces vestiges furent retrouvés dans la plaine de la Bièvre, sur le territoire communal de La Côte Saint André où je guide régulièrement.
L'archéologue Déchelette, dans son Manuel d'Archéologie publié en 1924, décrit la découverte dont il a recueilli les témoignages :
"En 1888, des ouvriers travaillant à extraire les pierres amoncelées composant une sorte de tumulus situé au mas de Garchat, dans la plaine de Bièvre, à 4.500 mètres au Sud du bourg de La CôteSaint-André, rencontrèrent quatre roues en bronze fondu et des débris de tôle de même métal. Les roues reposaient sur le sol, trois en arrière sur une même ligne droite de 1 m. 50 de longueur et la quatrième en avant, à environ 2 mètres des premières... Aucun reste du timon n'a été recueilli... Avant de rencontrer les roues, les ouvriers avaient mis au jour (des débris que l'on prit) pour la caisse du char, mais... (qui)... sans aucun doute... constituent la plus grande partie d'une situle tronconique dont la hauteur ne devait pas être inférieure à un mètre et qui rappelle entièrement par sa forme et sa technique certains vases de la fin de l'âge du Bronze et du commencement du premier âge du Fer découverts dans divers pays d'Europe."
Le lieu de la découverte évoqué, le mas de Garchat, correspond aujourd'hui, à la Zac du Rival, où une rue rappelle d'ailleurs la trouvaille archéologique.
D'ailleurs plus récemment d'autres vestiges plus récents ont pu être retrouvés sur cette zone, des traces d'occupation du début du Moyen Âge... mais revenons à notre char processionnel, qui est LA trouvaille exceptionnelle du site.
C'est le poids des 4 roues retrouvées (entre 10 et 15 kg chacune !), mais aussi leur décor particulier, qui laissent à penser, depuis leur découverte, qu'il ne pouvait s'agir d'un simple char de transport, ou même d'un char de combat, mais bel et bien d'un char processionnel. Si elles étaient plutôt bien conservées, il a fallu, à partir des débris qui les accompagnaient, reconstituer le seau, et un bassin.
Le fond du seau (et le bas de la paroi) et le seau lui même ont d'ailleurs été reconstitués séparemment, permettant de voir plus précisément les détails des 17 cornières de renforcement du fond du sceau.
Comme vous l'avez lu plus haut, lors de la découverte des vestiges, 3 roues ont été retrouvées alignées sur 1,5m, et la 4e plus isolée deux mètres devant... on peut donc aisément penser que le char se présentait peut être ainsi :
2x2 roues, 3+1 roues... difficile à dire, je n'y étais pas, nous n'étions pas là il y a environ 2700 ans, lorsque ce char processionnel était utilisé !
Ce qu'il faut par contre retenir, c'est que l'on a là un ensemble exceptionnel, car jamais ailleurs en Europe, n'ont été retrouvés ensembles roues ET seau : à Stade (près de Hambourg), ont été retrouvées des roues, et en Toscane, le seau de Vetulonia... mais c'est chez nous, à La Côte Saint-André, que les deux réunis ont été retrouvés ! Petite fierté locale... même s'il faut aujourd'hui se rendre à Lyon pour admirer cette pièce archéologique exeptionnelle, parmi toutes celles qui composent aujourd'hui les collections du Musée gallo-romain.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les analyses archéologiques plus poussées publiées par Gabriel Chapotat, archéologue de renom dans la région. Les photos des débris en sont d'ailleurs tirées, mais d'autres y sont présentées.
En espérant que ce billet vous aura plu, je vous dis à la semaine prochaine, pour un billet-découverte qui nous emmenera à nouveau à l'autre bout du monde ! Un petit indice, ce sera de nouveau sur une île, mais bien plus chaude que l'Islande... je n'en dis pas plus ! ;-)
Votre guide de poche, Steve
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