Un dimanche = Une découverte
1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : Hector Berlioz et sa grande déclaration d'amour à Estelle Fornier
- Le 17/02/2019
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La visite du Musée Hector Berlioz, à La Côte Saint André, est l'une de mes plus anciennes visites guidées. Elle a beaucoup évolué depuis mes toutes premières interventions en 2011 ! J'ai, en 9 ans, beaucoup enrichi mon discours, notamment de petites lectures d'extraits des Mémoires de l'artiste, ou, plus croustillant encore, de sa Correspondance, une façon d'entrer au coeur de l'intimité de notre cher Hector Berlioz.
Aujourd'hui, en cette semaine de Saint Valentin, j'ai même guidé une visite inédite tournant autour des Amours de Berlioz uniquement... et près d'une vingtaine de personnes ont répondu présentes, et ont apprécié ce voyage dans la vie amoureuse d'Hector, à la lecture de ses Mémoires et de ses lettres.
Pour ce billet découverte ce dimanche, j'ai justement choisi de partager avec vous ce qui est sans doute l'une de ses plus belles lettres : elle est adressée à Estelle Fornier (née Dubeuf), son amour d'enfance rencontrée à Meylan (amour impossible car il avait 12 ans lorsqu'il a fait connaissance de la belle qui en avait... 18 ! Eh oui, précoce le petit ! ;-)). Il revoit brièvement Estelle un demi-siècle plus tard, en septembre 1864, elle est alors veuve... l'entrevue sera courte, mais il en ressort tout chamboulé, au point, dès son retour à Paris, de déclarer sa flamme à Estelle à travers la lettre suivante :
27 septembre 1864
Paris 4 rue de Calais
Madame,
Vous m’avez accueilli avec une bienveillance simple et digne dont bien peu de femmes eussent été capables en pareil cas. Soyez mille fois bénie. Depuis que je vous ai quittée je souffre beaucoup cependant. J’ai beau me répéter que vous ne pouviez me recevoir mieux, que tout autre accueil eût été peu convenable ou cruel, mon malheureux cœur saigne comme s’il eût été blessé. Je me demande pourquoi, et voici la raison que je trouve : c’est l’absence, c’est que je vous ai vue trop peu, que je ne vous ai pas dit le quart de ce que j’avais à vous dire, et que je suis parti presque comme s’il s’agissait d’une éternelle séparation. Et pourtant vous m’avez donné votre main, je l’ai pressée sur mon front, sur mes lèvres, et j’ai contenu mes larmes ; je vous l’avais promis. Mais j’ai un besoin impérieux, inexorable, de quelques mots encore que vous ne me refuserez pas, je l’espère.
Songez que je vous aime depuis quarante-neuf ans, que je vous ai toujours aimée depuis mon enfance, malgré les orages de toute espèce qui ont ravagé ma vie. La preuve en est dans le profond sentiment que j’éprouve aujourd’hui ; s’il eût un seul jour cessé d’être, il ne se fût pas ranimé sans doute, dans les circonstances actuelles. Combien y a-t-il de femmes qui se soient jamais entendu faire une telle déclaration.
Ne me prenez pas pour un homme bizarre qui est le jouet de son imagination. Non, je suis seulement doué d’une sensibilité très vive, alliée, croyez-le bien, à une grande clairvoyance d’esprit, mais dont les affections vraies sont d’une puissance incomparable et d’une fidélité à toute épreuve. Je vous ai aimée, je vous aime, je vous aimerai, et j’ai soixante et un ans, et je connais le monde et n’ai pas une illusion.
Accordez-moi donc, non comme une sœur de charité accorde ses soins à un malade, mais comme une noble femme de cœur guérit des maux qu’elle a involontairement causés, les trois choses qui seules peuvent me rendre le calme : la permission de vous écrire quelquefois, l’assurance que vous me répondrez et la promesse que vous m’inviterez, au moins une fois de l’an, à venir vous voir.
Mes visites pourraient être inopportunes et par suite importunes si je les faisais sans votre autorisation. Je n’irai donc auprès de vous, à Genève ou ailleurs, que quand vous m’aurez écrit : Venez !
À qui cela pourrait-il paraître étrange ou malséant ? Qu’y a-t-il de plus pur qu’une liaison pareille ? Ne sommes-nous pas libres tous les deux ? Qui serait assez dépourvu d’âme et de bon sens pour la trouver blâmable ? Personne, pas même vos fils ; ils sont, je le sais, des jeunes gens fort distingués. J’avoue seulement qu’il serait affreux de n’obtenir le bonheur de vous voir que devant témoins. Si vous me dites : « Venez », il faut que je puisse causer avec vous comme à notre première entrevue de vendredi dernier, entrevue que je n’ai osé prolonger et dont je n’ai pu goûter le charme douloureux à cause des efforts terribles que je faisais pour refouler mon émotion.
Oh ! madame, madame, je n’ai plus qu’un but dans ce monde, c’est d’obtenir votre affection. Laissez-moi essayer de l’atteindre. Je serai soumis et réservé ; notre correspondance sera aussi peu fréquente que vous le voudrez, elle ne deviendra jamais pour vous une tâche ennuyeuse, quelques lignes de votre main me suffiront. Mes voyages auprès de vous ne pourront être que bien rares ; mais je saurai que votre pensée et la mienne ne sont plus séparées et qu’après tant de tristes années où je n’ai rien été pour vous, j’ai enfin l’espérance de devenir votre ami. Et c’est rare un ami dévoué comme je le serai. Je vous environnerai d’une tendresse si profonde et si douce, d’une affection si complète, où vous trouverez confondues dans le sentiment de l’homme les naïves effusions de cœur de l’enfant. Peut-être y sentirez-vous du charme ; peut-être, enfin me direz-vous un jour « Je suis votre amie » et voudrez-vous avouer que j’ai bien mérité votre amitié. Adieu, madame, je relis votre billet du 23 et j’y vois à la fin l’assurance de vos sentiments affectueux ; c’est n’est pas une banale formule ? n’est-ce pas ? n’est-ce pas ?
À vous pour toujours.
HECTOR BERLIOZ.
Après une telle déclaration, on se demande bien quelle fut la réponse d'Estelle... fut-elle touchée par les mots de notre Hector ? Fut-elle indifférente ?
Patience... je vous dévoilerai sa réponse dans le prochain billet découverte ! ;-)
Votre guide de poche, Steve
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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : La mosaïque du Dieu Océan, à VIENNE (Isère)
- Le 10/02/2019
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Après avoir visité Madère la semaine dernière, retour en France ce dimanche pour un nouveau billet-découverte qui va, lui, nous faire voyager... dans le temps ! Plus exactement, nous allons replonger dans l'antiquité romaine, en nous intéressant d'un peu plus près à un petit trésor patrimonial exposé pour encore quelques jours à Vienne : la mosaïque du Dieu Océan !
Une histoire mouvementée :
Découverte, renfouie, redécouverte, sol de couloir... le Dieu Océan en a pris "plein la tête" !
C'est en 1845 que cette mosaïque de près de 7 mètres de long fut mise au jour, au N°70 Rue du 11 Novembre, à Vienne. Mais à peine trouvée qu'elle fut vite renfouie, pour une vingtaine d'années supplémentaires. Elle sera redécouverte en 1867, lorsque M. Jouffray, le propriétaire des lieux, décide d'y faire construire un atelier de forge. Conscient sans doute de la valeur d'une telle découverte, il décide de conserver la mosaïque : après restauration, il l'installe... dans un couloir de la maison qu'il vient de faire construire un peu plus loin !
Conservée dans ce couloir pendant plus d'un siècle, la mosaïque est à nouveau déposée en 1974, découpée en 15 morceaux... et disparait !
Jusqu'en Juillet 2017, où elle réapparait comme par miracle, lors d'une vente publique... à Monte Carlo ! La Ville de Vienne s'est alors empressée d'en faire l'acquisition : les 391 840€ nécéssaires ont pu être réunis grâce à un financement complété par le Département de l'Isère (5%), la Région Rhône Alpes (40%) et l'Etat (40%).
Une grande villa urbaine romaine de 2000 m2
Le site où a été retrouvée la mosaïque en 1867, a pu être fouillé à deux reprises, avec une première campagne de fouilles en 1977-1978, et une seconde en 1984-1986.
Il apparait alors que l'on avait à cet emplacement une villa romaine de 2000m2, construite vers - 40 av JC : elle comprenait, comme le montre le plan ci-dessous, plusieurs pièces de réception (dont un salon chauffé) de très bonne taille, laissant penser que le propriétaire devait recevoir une clientèle nombreuse. Ces pièces sont complétées par deux jardins, des thermes, et des espaces de circulation. La demeure possédait sans doute un étage pour les parties privées.
La "domus" fut réaménagée au IIème siècle, sans changer véritablement de plan. En revanche certains sols furent changés et ce serait à cette occasion là que la mosaïque du Dieu Océan aurait été installée dans la galerie ouest du jardin à péristyle (= colonnade). Les vestiges conservés (signalés en rouges ci-dessous) ne sont en fait que le panneau central d'une composition plus large, deux panneaux géométriques le complétant. Chacun de ces trois panneaux marquaient le seuil d'une pièce.
D'autres éléments de mosaïque appartenant à cette maison ont été découverts, et sont conservés/présentés dans les Musées de Vienne et Saint-Romain en Gal, témoignant de la richesse du propriétaire de cette villa.
Qui était Océan ?
Dans la mythologie grecque, Océan est l'ainé des Titans, qui sont eux-mêmes les enfants d'Ouranos, le dieu du Ciel, et de Gaïa, la terre. Parmi ces divinités originelles, Océan personnifie le fleuve qui cerne le monde connu, et c'est le père de toutes les eaux : mers, fleuves, rivières...
S'il est possible de le retrouver sur quelques pièces de monnaies, c'est surtout les mosaïstes qui vont en faire le sujet de leurs oeuvres, entre le IIe et le IVème siècle, notamment du côté de l'Afrique du Nord. On le retrouve également sur des pavements en Espagne, au Portugal, en Italie... et donc en France !
En général c'est plutôt sous la simple forme d'un masque isolé qu'il est représenté, avec un visage qui s'accompagne de cheveux hirsutes et d'une barbe abondante (les algues marines ?), des pinces et des antennes de crustacés... ce qu'on retrouve bien ici :
Mais ce qui fait la richesse de cette mosaïque viennoise, c'est qu'au delà de ce portrait, le Dieu Océan est accompagné d'une multitude de symboles et personnages évoquant le monde marin, dont voici quelques détails.
On commence par la partie gauche :
Et maintenant, la partie droite :
Et après l'exposition ?
Cette magnifique mosaïque est présentée depuis son rachat au Cloître Saint-André le Bas de Vienne, jusqu'au 17 Février 2019... et que deviendra-t-elle ensuite ?
Vous l'avez peut être remarqué sur quelques unes de mes photos, la mosaïque n'est pas uniforme... et pour cause ! Plusieurs restaurations sont venues "reconstituer" une partie du décor... eh oui, seule une partie du décor est véritablement "d'origine" ! Bon, une bonne partie tout de même !
Après l'exposition, la mosaïque va connaître une nouvelle restauration, rendue nécessaire par les restaurations précédentes, ayant fixé la mosaïque sur des supports différents, dont certains pas très adaptés ! Mais des questions se poseront, et notamment celle-ci : faudra-t-il conserver les "ajouts" des restaurations XIXème ? Réponse... dans plusieurs mois, ou plus probablement, dans plusieurs années !
D'ici là, il ne vous reste plus que quelques jours pour aller admirer la Mosaïque du Dieu Océan au Cloître Saint André le Bas, à Vienne, puisque l'exposition temporaire qui lui est dédiée ferme ses portes dimanche... faites vite ! ;-)
A bientôt pour d'autres découvertes !
Votre guide de poche, Steve.
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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE - Le Jardin botanique de Madère (PORTUGAL)
- Le 03/02/2019
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En ce 1er dimanche de février, gris et bien enneigé (en tout cas dans les terres froides du Nord-Isère !), votre guide de poche est plus que jamais en manque de soleil et de voyageS ! Alors faites vos valises, je vous embarque sur la chaude île de Madère, pour déambuler au fil des allées du jardin botanique installé sur les hauteurs de Funchal.
Situé entre 150 et 300 mètres d'altitude, avec vue sur la baie de Funchal, ce site créé en 1960 est grandiose pour qui aime les plantes et la nature : sur plus de 35 000m2 sont présentées plus de 2000 espèces de plantes exotiques, endémiques à Madère ou du reste du monde.
Je vous propose de me suivre au fil de ma déambulation dans ce jardin, en images au fil des photos que j'avais prises en 2015 lors de mon passage là-bas !
Le cheminement conduit également dans la serre où "naissent" et sont multipliées une partie des plantes qui garnissent ensuite le jardin :
Le jardin botanique possède une impressionnante collection de plantes grasses et de cactées qui semblent trouver ici des conditions idéales pour se développer :
Petit coup d'oeil à droite, la belle terrasse colorée que l'on voit dans toutes les brochures touristiques vendant Madère :
En contrebas, vue sur la ronde des cactées :
S'il y a beaucoup de "géants", les plus petites espèces ont aussi leur place :
Un peu plus loin, c'est l'art topiaire qui est à l'honneur !
Un peu plus loin encore... on retrouve le coin des palmiers, tous plus beaux les uns que les autres !
Outre ces nombreux arbres et plantes, le jardin botanique abrite aussi un petit coin réservé aux animaux... l'occasion d'admirer de près différentes espèces d'oiseaux exotiques :
Si c'est toujours plaisant de pouvoir admirer de si près ces animaux, petit point noir tout de même : déjà pas fan des animaux en captivité, j'étais assez perplexe de voir qu'aucune des cages abritant ces oiseaux ne disposaient de végétation...
... un comble, dans un jardin botanique ! J'espère que depuis leurs conditions se sont améliorées car ça laisse un petit goût amer en fin de visite...
Petite consolation, la surprise de croiser quelques tortues, aux conditions de vie un peu plus agréables :
Comptez environ 1h30 à 2h00 pour faire le tour de ce magnifique jardin botanique, un incontournable de la belle île de Madère, qui doit être cependant bien plus fleuris en été, qu'à la fin octobre, comme sur les photos... mais c'était déjà sublime, et j'avoue que j'y retournerai bien là ! Pas vous ? ^^
Et si vous voulez poursuivre la découverte de Madère, vous pouvez vous replonger dans deux autres billets publiés l'année dernière, le premier où je vous embarquais en randonnée pour découvrir la Pointe de Sao Lourenço à l'extrême Est de l'île, avec ses paysages rocheux magnifiques, mais aussi un second où l'on effectuait en un clic et sans effort, l'ascension du Pico Ruivo, le plus haut sommet de l'île !
En espérant que ces petites escapades virtuelles vous ont plu, je vous donne rendez-vous dimanche prochain pour un nouveau billet-découverte !
Votre guide de poche, Steve.
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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : L'apothicairerie de l'Hôtel-Dieu de Bourg-en-Bresse
- Le 27/01/2019
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Ce vendredi, je participais à l'Assemblée Générale de l'Association GRENAT, le regroupement associatif des Guides de la région Rhône Alpes Auvergne que j'ai intégré en 2017. Alors que le métier de guide est finalement assez "solitaire" puisque bien souvent on se "croise" dans la rue en visite sans pouvoir échanger bien plus, cette association permet au contraire aux guides de se retrouver régulièrement, autour de formations, d'éductours, mais aussi d'apéro-guides et autres types de réunions/animations pour défendre le métier de guide, en faire la promotion, échanger des offres de visites entre guides...
Chaque année en janvier a lieu l'Assemblée Générale, où l'on se retrouve vraiment tous (du moins, ceux qui viennent !).
La matinée est dédiée au bilan des actions de l'année écoulée, et au renouvellement du Conseil d'Administration pour moitié. Et, oh surprise, cette année votre guide de poche a été élu pour en faire partie ! Me voici donc membre du CA de GRENAT... espérons que je mènerai à bien les éventuelles missions qui me seront confiées !
Mais ce n'est pas là le sujet de ce billet...
Après un bon repas, l'après-midi de l'Assemblée Générale est généralement l'occasion pour nous d'une petite visite découverte. Cette année, l'AG ayant eu lieu chez nos collègues auvergnates à Clermont-Ferrand, nous nous sommes rendus à Chatel-Guyon, très belle station thermale donc je vous reparlerai dans un prochain billet.
L'année dernière, c'est un vignoble viennois que nous avions découvert, et en 2017, lors de ma toute première année en tant qu'adhérent, c'est à Bourg-en-Bresse que nous étions... et c'est là bas que nous nous rendons pour le billet-découverte de ce dimanche !
Outre le Monastère de Brou, monument préféré des français en 2014 qu'on ne présente plus, la ville abrite une autre pépite patrimoniale, d'un tout autre genre... pour la trouver, il faut se rendre dans l'aile sud de l'ancien Hôtel-Dieu de Bourg-en-Bresse construit au XVIIIème siècle à quelques minutes du monastère (500m). Après quelques couloirs, là voici qui se dévoile : l'apothicairerie !
J'ai eu le plaisir de la découvrir grâce à GRENAT, et maintenant je vous y embarque pour une petite visite virtuelle.
L'ancienne pharmacie hospitalière est composée de trois pièces.
La première, la plus petite, abrite le LABORATOIRE :
C'est l'un des rares encore en état de fonctionnement ! Parmi les éléments les plus remarquables, le fourneau et son beau col de cygne... il disposait déjà de l'eau courante ! Tout le nécessaire est là si vous vous sentez l'âme d'un pharmacien du XIXème : alambics et bouilloires en cuivre, mortiers, vaisselles... certains objets sont plus anciens encore que l'apothicairerie, car ils ont été récupérés d'un autre hôpital fondé plus tôt !
La visite se poursuit avec l'ARRIERE BOUTIQUE :
On arrive là dans une pièce un peu plus spacieuse, où sont stockées les matières premières, dans une multitude de récipients : des pots, des boites... portant à chaque fois le nom des ingrédients soigneusement conservés : serpetaire acorus, scordium, raphanus... non non, nous ne sommes pas dans Harry Potter ! Et, contrairement à ce que l'on pourrait penser, même si l'apothicairerie n'est plus utilisée en tant que telle depuis plus de 40 ans... une grande partie des contenants possèdent encore leurs ingrédients !
Outre ces précieuses matières premières, l'arrière-boutique abrite également une comode Louis-Philippe, surmontée d'une petite vitrine dévoilant une autre richesse de cette apothicairerie : une collection d'ouvrages médicaux, du XVIIème au XXème siècles, parmi lesquels la formidable "Histoire Naturelle" de Georges-Louis Leclerc de Buffon, magnifique témoignage du savoir d'autrefois.
Dans la continuité du laboratoire et de l'arrière boutique, se trouve la véritable boutique, appelée OFFICINE :
C'est la pièce la plus grande de l'apothicairerie. Comme dans l'arrière boutique, on retrouve ici des étagères pleines de pots, de boites... près de 1000 contenants !
On remarquera le travail sur les boiseries, certaines réalisées pour accueillir les pots plus imposants : les "monstres".
Comme nous sommes dans la boutique, vous ne serez pas surpris d'y trouver aussi quelques balances d'autrefois, qui permettaient de peser, à l'aide de petits poids, les ingrédients dont on avait besoin, souvent en infime quantité !
Vous voulez en savoir un peu plus ? Aller, mieux que mes photos, une petite vidéo où Edith Buisson, guide conférencière, vous présente les lieux :
LES VISITES :
Si ce petit billet-découverte vous a donné l'envie d'aller voir de vos propres yeux ce petit trésor caché à deux pas du Monastère de Brou, sachez que l'apothicairerie de Bourg-en-Bresse n'est ouverte au public que par le biais de visites guidées, organisées par l'Office de Tourisme tous les samedi à 14h30 pour le grand public (6€/pers, 1h15/1h30 de visite). L'été, un 2e créneau de visite est proposé le mardi matin à 10h30.
Des visites adaptées aux enfants sont aussi organisées, pendant les vacances scolaires de la zone A, le mercredi à 15h30 (3.50€/enfant, 4.50€ pour l'adulte accompagnateur, pour 1h15 de visite).
Plus d'infos sur toutes les activités proposées, et plus de photos sur le site internet de l'apothicairerie de Bourg en Bresse
A la semaine prochaine pour d'autres découvertes ou idées de sortie ! ;-)
Votre guide de poche, Steve.
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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : Le Musée d'Art Sacré Contemporain Saint-Hugues-de-Chartreuse
- Le 20/01/2019
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Aujourd'hui, pour le billet-découverte dominical, c'est à la montagne que je vous emmène, plus exactement en Chartreuse !
Qui a dit qu'on ne pouvait pas, entre deux randos ou deux sorties raquette, faire une petite pause culturelle ? A Saint-Hugue en Chartreuse, c'est possible, grâce au Musée d'Art Sacré Contemporain, installé dans l'église du village.
L'Eglise Saint-Hugues-de-Chartreuse, construite en 1860, abrite depuis 1953 un riche décor réalisé par un seul et même artiste, ARCABAS, qui a créé en presque 40 ans, plus d'une centaine d'oeuvres réparties essentiellement en 3 registres superposés ceinturant tout l'édifice.
Le registre central est le plus ancien (1953-1967). Il s'agit d'un ensemble de peintures sur toiles de jute de 144m², abordant la vie divine dans le choeur (avec une représentation de la Cène) et la vie terrestre dans la nef (la naissance, le travail, la mort...).
Pas totalement satisfait de ce 1er travail trop sombre à son goût, l'artiste poursuit son oeuvre, 6 ans plus tard, en réalisant le bandeau supérieur : le Couronnement (1973-1985). C'est un ensemble de peinture cette fois-ci beaucoup plus colorées, et abstraites, mais non dénuées de sens puisqu'inspirées, entre autres, du Psaume 150, expression de la louange à Dieu à travers la musique.
Après avoir fait don de son oeuvre au Département de l'Isère, qui va pouvoir faire du lieu le Musée d'Art Sacré Contemporain, ARCABAS réalise le bandeau inférieur, la Predelle, où il raconte sa vision du monde à travers un ensemble de 53 toiles peintes... en moins d'un an !
Mais ARCABAS, ce ne sont pas seulement des peintures. Il a aussi conçu les vitraux, des incrustations au sol, ou encore des sculptures, comme ce Christ en croix, dernière oeuvre en date installée dans l'Eglise en Décembre 1991... 38 ans après les premières peintures !
Mieux que des mots, des images seront plus explicites pour vous faire découvrir ce site unique en son genre, voici donc deux vidéos vous présentant les lieux :
Et pour mieux comprendre la démarche de l'artiste... autant le rencontrer ! Enfin presque, avec cette petite interview enregistrée en 2010 :
Arcabas par eglise_catho
Evidemment le mieux, pour apprécier le travail d'ARCABAS, c'est encore d'aller l'admirer de vos propres yeux !
Le Musée est ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 13h et de 14h à 18h (sauf 1er janvier et 1er mai), et offre une visite guidée gratuite le 2e samedi du mois à 10h, l'idéal si l'on souhaite aller plus loin dans la compréhension de l'oeuvre et de l'artiste ! Une multitude d'ateliers sont également proposés durant les vacances scolaires, pour les enfants mais aussi les plus grands : consultez le programme des animations !
Pour ma part, intervenant déjà ponctuellement au Musée de la Grance Chartreuse, j'espère pouvoir intégrer prochainement ce Musée d'Art Sacré Contemporain dans mon offre de visites guidées, afin de l'inclure aussi dans différents circuits de visites... mais patience, pour l'instant, j'ai déjà beaucoup de nouveautés en préparation, elles arrivent bientôt... ! ;-)
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