Un dimanche = Une découverte
1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : Le Parc National du Djoudj, 3e réserve ornithologique du monde (SENEGAL)
- Le 05/05/2019
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Aujourd'hui, pour faire face au retour brutal du froid, je vous propose pour ce nouveau billet-découverte, d'aller nous réchauffer... au Sénégal ! C'est en 2014 que j'ai eu l'occasion de séjourner dans ce pays africain, plus particulièrement dans la partie nord du pays, entre Dakar, la capitale, et Saint-Louis, ancien port colonial.
L'un de mes plus beaux souvenirs reste notre excursion au Parc National du Djoudj. Situé à 60 kms au nord de Saint-Louis, à la frontière avec la Mauritanie et surtout à la lisière du Sahara, il s'agit d'un immense parc naturel de 16 000 hectares, créé en 1971, car de nombreux oiseaux migrateurs trouvent ici lacs, bassins, marécages, zones humides... bref, l'EAU, tant méritée après leur longue traversée du Sahara !
C'est ainsi que près de 3 millions d'oiseaux fréquentent les lieux, faisant du Parc National du Djoudj la 3e réserve ornithologique au monde... et un endroit magique !
C'est en barque que l'on a visité le parc, et, dès l'embarcadère, on avait déjà un (tout petit) aperçu de ce qui nous attendait, car de nombreux oiseaux étaient déjà regroupés, en compagnie de quelques porcs sauvages...
Néanmoins on craignait une fois sur l'eau de ne pas pouvoir voir grand chose, car nous n'avions pas pris de jumelles, mais nos craintes ont vite disparu : de tous les côtés, au repos ou en vol, des milliers d'oiseaux se prélassent ici et là... des milliers de pélicans, d'échassiers, de flamants roses, de hérons cendrés, d'aigrettes, et bien d'autres espèces encore dont j'ai oublié le nom (il y en a près de 400 !).
C'est un spectacle naturel incroyable, vraiment, je n'avais jamais vu ça (et je ne l'ai jamais revu depuis), mais il est difficile de décrire ça avec les mots... alors voici quelques courtes vidéos pour vous embarquer avec moi dans ce paradis des oiseaux (n'oubliez pas d'activer la HD pour une meilleure qualité d'image) !
Certains oiseaux "poursuivaient" notre barque, ou plutôt pêchaient dans notre sillon, tandis que d'autres étaient très organisés pour pêcher en groupe, comme vous pouvez le voir sur ces deux autres courtes vidéos...
1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : 5 Avril 1891, fin de carrière pour la dompteuse de lion sur la Foire des Rameaux de Grenoble
- Le 05/04/2019
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Alors que la Foire des Rameaux à Grenoble va bientôt ouvrir ses portes, aujourd'hui, je voudrais vous parler d'un terrible événement survenu lors de cette même foire il y a 128 ans.
Le 5 Avril 1891 vers 16h, alors que la foire touche à sa fin, la jeune Augustine Gandolfo, surnommée Rosita, remplace alors son frère très malade : elle entre dans la cage aux lions pour assurer la représentation, comme sa famille lyonnaise le fait tous les soirs depuis le début de la foire.
Mais Lydie, la "lionne de l'Atlas", ne semble pas apprécier sa dompteuse du jour : elle va attaquer et dévorer Rosita !
Mortellement blessée, la jeune femme meurt quelques heures plus tard, dans la nuit à 2h du matin.
L'affaire fit la une de la presse nationale quelques jours plus tard, dans le supplément illustré du Petit Journal du Samedi 25 Avril 1891:
Marqués, la population grenobloise et les forains se cotisèrent pour lui offrir une sépulture au Cimetière Saint Roch (Carré 5 - Rang 13 - Concession 2832). Une lionne ornait autrefois la tombe, pour rappeler la triste destinée de la jeune dompteuse, mais elle fut malheureusement volée...
Voilà pour le post morbide du jour ! :D
Je vous dis à très vite, pour un nouveau billet découverte... j'essayerai de trouver un sujet plus joyeux ! ;-)
Votre guide, Steve.
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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : Les coffins
- Le 17/03/2019
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Pour ce nouveau billet-découverte, je souhaite vous présenter un objet de la vie quotidienne, du moins, de la vie quotidienne d'autrefois, qu'utilisaient notamment ceux qu'on appelait les "Gens de l'Alpe", les habitants de nos montagnes en somme (pas le yéti hein... ni le dahu !).
Cet objet, c'est un coffin.
A vrai dire, on le trouvait autrefois un peu partout en France, parfois sous un autre nom suivant la région : ainsi, chez nos amis Auvergnats, on parle de "couiller".
Il s'agit d'une petite boîte, plus exactement un étui, le plus souvent en bois, que le paysan portait attaché à la ceinture.
Cet étui lui permettait d'emmener avec lui sa pierre à faux, lorsqu'il partait faucher l'herbe l'été pour préparer le foin, nécessaire pour nourrir son troupeau durant les longs mois d'hiver enfermé à l'étable.
Pour aiguiser efficacement, la pierre à faux doit être humide, c'est pourquoi le paysan glissait dans son coffin un peu d'herbe et d'eau, pour que la pierre reste performante pour affûter sa lame.
Ainsi il avait toujours sur lui sa pierre à faux et n'avait pas besoin de rentrer régulièrement à la ferme à chaque fois que sa lame s'émoussait.
La forme du coffin peut varier, certaines ont un fond plat, d'autres sont pointus et pouvaient être plantés au sol, ce qui évitait par exemple d'en renverser le contenu.
Si la plupart des coffins sont en bois, il en existait aussi en étain, en cuivre, parfois même creusé dans une corne animale.
Mais les plus beaux exemplaires que l'on retrouve aujourd'hui sont sans aucun doute, pour moi en tout cas, les coffins en bois, sculptés à la main, sur lesquels on devine le long travail minutieux effectué durant les longues soirées d'hiver, ou durant les journées de garde à l'alpage l'été.
La plupart du temps, le décor est sobre, une simple date, des initiales pour identifier le propriétaire comme sur la première photo : n'oublions pas que ces petits étuis n'étaient, à l'origine, que des objets "pratiques" !
Pour autant, certains coffins sont aussi devenus de véritables oeuvres d'art, et de magnifiques témoignages du savoir-faire de ces hommes d'autrefois.
Parmi les motifs récurrents, la rosace et la rouelle caractéristiques de la région du Queyras, mais, les fleurs, fruits, entrelacs, ou encore les visages ou des outils pouvaient aussi venir personnaliser cet objet du quotidien, dont l'usage s'est depuis maheureusement perdu...
Pour en découvrir d'authentiques, n'hésitez pas à faire un tour au Musée Dauphinois, sur les pentes de la Bastille à Grenoble, où l'un des plus anciens présentés est daté de 1738 !
L'exposition Gens de l'Alpe où il se trouve, et dans laquelle je peux vous guider au cours de mes visites, sera l'occasion pour vous de découvrir bien d'autres objets du quotidien... d'autrefois !
A très vite pour la prochaine découverte du dimanche ! ;-)
Votre guide de poche, Steve
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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : Les catacombes de PARIS
- Le 10/03/2019
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Après notre balade virtuelle au Sri Lanka la semaine dernière, avec l'ascension du Rocher du Lion, changement d'ambiance ce soir ! Retour en France, à Paris, pour une visite... des catacombes !
L'année dernière à la même période de l'année, j'étais embarqué à l'improviste à Paris par une amie (coucou Pauline !), pour un concert loin de mes habitudes musicales, nous en avons profité pour vadrouiller un peu en journée dans la capitale. Ceux qui suivent ma page facebook avaient pu avoir un petit aperçu de Paris vu d'en haut, plus exactement du sommet de la Tour Montparnasse, malgré la météo peu clémente ce jour là :
Le lendemain, c'est le Paris vu d'en bas qui nous a attiré, le Paris souterrain : direction les catacombes !
Bon déjà, la première chose à savoir, c'est qu'il faudra vous armer de patience pour les visiter, car le site ne peut accueillir que 200 visiteurs simultanément, pour des raisons de sécurité probablement. Donc soit vous vous levez tôt pour être parmi les premiers visiteurs à entrer, soit vous achetez un coupe-file avec audioguide quelque peu coûteux (29€ au lieu de 18€, voire 13€ l'entrée sans audioguide). Sinon, vous faites comme nous, vous faites la queue pendant... 2 heures ! Alors oui, c'est long, mais ça vaut le coup, promis !
Les catacombes de Paris, qu'est-ce que c'est ?
Dès le Ier siècle après J.C., les Gallo-Romains exploitent le calcaire de la région pour construire Lutèce. Au Moyen-Âge, les besoins de pierre sont très importants (construction de Notre-Dame de Paris, du Louvre, des remparts...), les carrières deviennent souterraines, et les galeries se multiplient sous la ville.
En 1780, on décide d'aménager une partie de ces cavités pour accueillir les ossements du cimetière des Saints-Innocents (aux Halles), alors le plus important cimetière de Paris, mais qui ferme ses portes pour des raisons de salubrité publique.
Puis progressivement, ce sont les ossements de tous les cimetières du centre de Paris qui sont regroupés ici au XIXème siècle, au fil des travaux d'aménagements urbains de la capitale. Les derniers dépots d'ossements sont réalisés en 1859, lors des travaux haussmaniens. Cela fait alors déjà plus d'un demi-siècle que l'ossuaire est ouvert à la visite...
Le parcours de visite :
On commence par descendre les 130 marches de l'escalier d'accès, qui nous permet de nous rendre 20 mètres sous terre, et d'accéder aux premières galeries. C'est l'Inspection générale des carrières, créée en 1777, chargée alors de la protection et de la consolidation du sous-sol parisien, qui va réaliser les aménagements. On retrouve à plusieurs endroits, le long des galeries confortées, la signalétique des ingénieurs, permettant de suivre la chronologie des aménagements :
Un peu plus loin, d'autres inscriptions évoquent l'Aqueduc d'Arcueil, construit entre 1613 et 1623 sur ordre de Marie de Médicis, pour amener les eaux des sources de Rungis à Paris. La galerie de pierre circule juste sous la surface du sol, mais suite à un effondrement de carrière en 1781, il a fallu reconstruire un tronçon de 150m, tout en consolidant la carrière ici, 20m plus bas, pour éviter d'autres effondrements.
Un peu plus loin encore, on arrive à l'Atelier, une partie où la carrière est encore visite, le "ciel" de celle-ci étant soutenu par les piliers tournés (masse de roche laissées en place après extraction de la pierre autour) et les piliers à bras (construits par les carriers grâce à de gros blocs empilés "à bras d'homme"). Entre eux, des hagues (petits murets de pierre) contiennent les déchets de taille, les remblais.
Puis, enfin, nous arrivons à l'entrée de l'ossuaire, "l'Empire de la Mort" ! Le ton est donné...
Commence alors une déambulation entre des milliers, des millions de crânes, de fémurs... et autres ossements moins organisés.
L'ossuaire fait une boucle dans le quadrilatère constitué en surface par l'avenue René Coty, les rues Hallé, Dareau et d'Alemberg.
Si les premiers ossements sont jetés pêle-mêle par un ancien puits d'exploitation de la carrière, très vite, vers 1810, Héricart de Thury, inspecteur général des carrières, aménage les lieux de manière ordonnée. Sont ainsi montés des hagues, des murs, avec des os longs, généralement les fémurs, que l'on décore avec des crânes. Tous les autres ossements restent en vrac derrière les hagues.
Une signalétique précise permet d'identifier les cimetières d'origine des ossements.
Mais on n'hésite pas également à "mettre en scène" les ossements, jouant avec les crânes notamment pour former des croix, des porches, des coeurs...
A noter que seuls les plus beaux crânes sont présentés de face, les autres sont retournés.
Sur le parcours, on peut voir la fontaine dite de "la Samaritaine", un puits autour duquel a été aménagée une petite pièce circulaire dont les parois sont là aussi constituées d'ossements, en provenance ici du cimetière des Innocents. Ce puits donne accès à une petite nappe phréatique et permettait aux ouvriers des carrières de fabriquer le mortier qu'ils utilisaient pour élever les hagues.
De multiples sentences et réflexions sur la fragilité de la vie humaine ponctuent ce cheminement macabre, pour interpeller le visiteur...
Le parcours se termine sur le "tonneau", un pilier de soutènement qui s'est vu cerné lui aussi d'ossements, offrant une forme originale, devenu l'un des emblèmes des Catacombes de Paris !
Une belle conclusion pour cette visite insolite dans les souterrains de Paris, au milieu de millions de squelettes... la balade vous a plu ?
Quelques infos pratiques pour vous organiser une vraie visite :
Jours et horaires d'ouverture :
Du mardi au dimanche de 10h à 20h30, Fermeture des caisses à 19h30.
Les Catacombes sont ouvertes le 14 juillet, le 15 août, le 1er novembre et le 11 novembre.
Fermée les lundis et certains jours fériés : 1er mai et 1er janvier.
Tarifs :
Plein tarif : 13€
Tarif réduit : 11€ (jeunes 18/26 ans...)
Gratuit pour les demandeurs d'emplois, les guides-conférenciers...
Audioguide en supplément : 5€
Possibilité de réserver en ligne les coupe-files avec audioguide à 29€/pers sur le site internet officiel.
A la semaine prochaine pour une nouvelle visite virtuelle... !
Steve, votre guide de poche !
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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : Estelle met un râteau à Hector Berlioz
- Le 24/02/2019
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La semaine dernière, je vous dévoilais la longue lettre de déclaration d'amour du compositeur romantique Hector Berlioz (dont je fais visiter régulièrement la maison natale à La Côte Saint André), à son amour d'enfance, Estelle, qu'il a retrouvé après 49 ans d'absence... aujourd'hui, il est temps de découvrir la réponse de la belle, qui malheureusement pour Hector, ne sera pas la réponse attendue puisqu'Estelle va lui mettre ce qu'on appelle familièrement un gros "râteau" !
Alors si vous aussi vous cherchez de l'inspiration pour éconduire un(e) prétendant(e), à vos carnets, prenez des notes !
Lyon, 29 septembre 1864.
Monsieur,
Je me croirais coupable envers vous et moi-même, si je ne répondais pas tout de suite à votre dernière lettre, et au rêve que vous avez fait sur les relations que vous désirez voir s'établir entre nous. C'est le coeur sur la main que je vais vous parler.
Je ne suis plus qu'une vieille et bien vieille femme (car, monsieur, j'ai six ans de plus que vous), au coeur flétri par des jours passés dans les angoisses, les douleurs physiques et morales de tout genre, qui ne m'ont laissé sur les joies et les sentiments de ce monde aucune illusion. Depuis vingt ans que j'ai perdu mon meilleur ami je n'en ai pas cherché d'autre ; j'ai conservé ceux que d'anciennes relations m'avaient fait ainsi que ceux que des liens de famille m'attachaient naturellement. Depuis le jour fatal où je suis devenue veuve j'ai rompu toutes mes relations, j'ai dit adieu aux plaisirs, aux distractions, pour me consacrer tout entière à mon intérieur, à mes enfants. C'est donc là ma vie depuis vingt ans ; c'est une habitude pour moi dont rien maintenant ne peut rompre le charme ; car c'est dans cette intimité du coeur que je puis trouver le seul repos des jours qu'il me reste à passer dans ce monde ; tout ce qui viendrait en troubler l'uniformité me serait pénible et à charge.
Dans votre lettre du 27 courant vous me dites que vous n'avez qu'un désir, celui que je devienne "votre amie" à l'aide d'un échange de lettres. Croyez-vous sérieusement, monsieur, que cela soit possible ? Je vous connais à peine depuis quarante-neuf ans, je vous ai revu vendredi passé quelques instants ; je ne puis donc apprécier ni vos goûts, ni votre caractère, ni vos qualités, seules choses qui sont la base de l'amitié. Quand il y a entre deux individus les mêmes manières de voir et de sentir, alors la sympathie peut naïtre et arriver ; mais, établir ce que vous attendez de moi ; pour ma part je le crois impossible. Du reste, je dois vous avouer que je suis extrêmement paresseuse pour écrire, j'ai l'esprit aussi engourdi que les doigts ; j'ai une peine extrême à remplir à cet égard mes obligations indispensables. Je ne pourrais donc vous promettre de commencer avec vous une correspondance qui pût être suivie, je manquerais trop souvent à ma promesse pour ne pas vous en avertir d'avance s'il vous est agréable de m'écrire quelque fois je recevrai vos lettres, mais n'attendez pas mes réponses exactement ni promptement.
Vous désirez aussi que je vous dise : "Venez me voir" ; cela n'est pas possible, pas plus que de vous dire : "Vous me trouverez seule" ; le hasard, vendredi, a voulu que je fusse seule pour vous recevoir ; quand je serai à Genève avec mon fils et sa femme, si, quand vous vous présenterez chez eux, je suis seule, je vous recevrai, mais s'ils m'entourent au moment de votre visite, il vous faudra subir leur présence, car je trouverais fort inconvenant qu'il en fût autrement.
C'est avec toute la franchise et la sincérité qui sont le fond de mon caractère que je vous ai tracé ce que je pense et ce que je sens. Je crois devoir encore vous dire qu'il est des illusions, des rêves, qu'il faut savoir abandonner quand les cheveux blancs sont arrivés, et avec eux le désenchantement de tous sentiments nouveaux, même ceux de l'amitié, qui ne peuvent avoir du charme que lorsqu'ils sont nés de relations suivies et dans les heureux jours de la jeunesse. Ce n'est pas, selon moi, au moment où le poids des années se fait sentir, où leur nombre nous a apporté l'expérience de toutes les déceptions, qu'il faut commencer des relations. Je vous avoue que pour moi j'en suis là. Mon avenir se raccourcit tous les jours ; à quoi bon former des relations qu'aujourd'hui voit naître et que demain peut faire évanouir ? Ce n'est que se créer des regrets.
Ne voyez, monsieur, dans tout ce que je viens de vous dire, aucune intention de ma part de blesser les souvenirs que vous avez pour moi ; je les respecte et je suis touchée de leur persistance. Vous êtes encore bien jeune par le coeur, pour moi il n'en est pas ainsi, je suis vieille tout de bon, je ne suis plus bonne à rien qu'à conserver, croyez-le, une large place pour vous dans mon souvenir. J'apprendrai toujours avec plaisir les triomphes que vous êtes appelé à avoir.
Adieu, monsieur, je vous dis encore : recevez l'assurance de mes sentiments affectueux.
Estelle Fornier
C'est ce qu'on appelle un râteau dans les règles de l'art !
Et quand bien même notre Hector obtiendra d'Estelle par la suite quelques lettres et même quelques rares entrevues, leur relation restera purement amicale... à son grand desespoir !
A très vite pour un prochain billet-découverte !
Steve VACHET, votre guide de poche !
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