Un dimanche = Une découverte

1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE - N°17 : Légende de la vieille femme qui tue un ours


Il y a quelques jours, je vous parlais de l'exposition "Nunavik : en terre Inuit" présentée au Musée Dauphinois de Grenoble depuis le mois de mars. 

Aujourd'hui, pour ce billet découverte dominical, j'ai choisi de vous présenter une oeuvre qui m'a beaucoup plu dans cette exposition : il s'agit d'une double tapisserie en peau de phoque appliquée sur de la laine foulée, réalisée en 1988 par Annie Milurtuq Saala (1929-1989).

Legende de la vieille femme qui tue un ours (1/2)

 

Le texte en inuktitut nous raconte la légende d'une vieille femme qui, abandonnée par les siens, réussit seule à tuer un ours, en l'étouffant.. avec sa moufle !!!

Légende de la vieille femme qui tue un ours (2/2)


Une légende magnifiquement illustrée par ces deux tapisseries originales, à admirer parmi d'autres oeuvres tout aussi réussies au Musée Dauphinois jusqu'à la fin de l'année 2016, avant qu'elles ne repartent au Québec !

 

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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE - N°16 : Lettre d'un Juif réfugié à Grenoble sous l'occupation italienne


Après une petite accalmie durant les vacances scolaires, demain je serai de retour au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère où j'ai pas mal guidé ces dernières semaines, je me suis donc dit que ça pouvait être sympa de mettre en lumière ce lieu à travers ce billet-découverte dominical aujourd'hui ! 

Enfin "sympa", vous attendez pas à vous fendre la poire non plus, car le sujet est très sérieux ! Mais il peut être aussi très intéressant.

Les objets et documents présentés au sein de l'exposition permanente sont nombreux, je suis donc souvent contraint de n'en montrer qu'une partie au cours de mes visites guidées.

Mais il y en a que je présente systématiquement. Par exemple, cette lettre d'un Juif réfugié à Grenoble sous l'occupation italienne, adressée le 7 Juin 1943 à un proche à Paris, alors occupée par les Allemands (mais la lettre fut interceptée par la censure à Vichy le 10) :


Musee de la Résistance et de la déportation de l'Isere - Lettre d'un juif réfugié à Grenoble sous l'occupation italienne

S'il s'agit ici d'un fac-similé, le plus important reste évidemment le texte, qui nous en apprend beaucoup sur la situation des réfugiés Juifs à Grenoble durant l'occupation italienne. Je le fais d'ailleurs lire à chaque visite par mes élèves. A la fois pour me reposer (bah ouais faut pas déconner !), mais aussi pour qu'ils s'écoutent, et s'intéressent à l'Histoire, et quoi de mieux pour cela que les mots de ceux qui l'ont vécu ?!

"Je suis à Grenoble, parce qu'à Lyon ce sont les Allemands qui sont là, et on ne sais pas ce qui peut nous arriver, tandis qu'ici ce sont les Italiens qui règnent et sont vraiment très chics avec nous.
Tu m'écris que tu voudrais venir ici, je te crois, car ici, c'est la vraie Palestine, et on peut s'amuser comme dans le vieux temps.
Je sais malheureusement que tu n'as pas d'argent, ici il y a un comité qui donne 300 frs par personne et par mois et un autre qui donne 400 frs par mois et par personne, c'est l'argent américaine..."


PETIT RAPPEL HISTORIQUE :

L'occupant italien est présent à Grenoble dès Novembre 1942.
Alors que la capitale des Alpes appartenait à la zone libre dirigée par Pétain et Vichy depuis la signature de l'Armistice le 22 Juin 1940, le débarquement des Alliés en Afrique du Nord le 8 Novembre 1942 (opération "Torch") inquiète Hitler, qui craint alors pour la suite un débarquement dans le sud de la France, qu'il ne contrôle pas. Il réplique donc par l'opération "Anton", dès le 11 Novembre 1942 : en une journée, toute la zone libre est occupée.
Mais déjà fortement sollicitée sur le front russe, l'armée allemande sera ici aidée par l'armée italienne, qui sera ainsi chargée d'occuper toute la région alpine, dont Grenoble. Deux occupations bien différentes !


La lettre nous apprend que cet occupant italien est visiblement "très chic" avec les Juifs, l'auteur parle même de Grenoble comme de la "vraie Palestine", comme s'il était chez lui à pouvoir "s'amuser comme dans le Vieux Temps", soutenu financièrement qui plus est par l'argent américain.

La situation des Juifs à Grenoble semblait donc apaisée sous l'occupation italienne, après les 1ères rafles organisées quelques mois plus tôt par le régime de Vichy.

Malheureusement, lorsque les Nazis remplaceront les Italiens à Grenoble à partir de Septembre 1943, ils vont vite mettre un terme à cette relative tranquilité pour rattraper le retard pris dans les "quotas de déportation" dans la région... mais çà, c'est une autre histoire, si vous voulez en savoir plus, je vous raconterai peut être la suite dans un prochain billet... sinon vous pouvez aussi me suivre en visite guidée ! ;-)

 

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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE - N°15 : La vengeance sanglante d'Hector Berlioz après la trahison de sa 1ère fiancée...


Aujourd'hui, pour notre billet-découverte dominical, je me suis dit que ça pouvait être sympa de partager avec vous une des nombreuses petites anecdotes partagées avec le public cet après-midi lors de ma conférence au Musée Hector Berlioz.

Hector Berlioz d'après Signol

Celle-ci s'intéressait au séjour d'Hector en Italie, entre 1831 et 1832.

Un séjour pas vraiment voulu, mais dû au Prix de Rome remporté en 1830, qui demandait que le lauréat parte au moins deux ans à la Villa Médicis à Rome, siège de l'Académie Française. Si Berlioz ne voulait pas se rendre en Italie, c'est premièrement parce qu'il considérait qu'il n'allait rien y apprendre musicalement, mais aussi parce qu'il venait de connaître son 1er grand succès parisien avec sa Symphonie Fantastique, ce n'était donc pas le moment de quitter Paris, surtout que quitter la capitale, signifiait abandonner sa jeune fiancée Camille Moke...

Camille Moke


Mais malgré ses demandes de dérogations, il sera bel et bien contraint de partir en Italie.

Et au bout de quelques semaines à Rome, n'ayant toujours pas de nouvelles de sa fiancée (entendez par là, pas de courrier, puisque le téléphone et Facebook n'existaient pas bien sûr!), il s'inquiète... et il fait bien !

Alors qu'il avait déjà pris la route du retour, il reçoit à Florence un courrier... non pas signé de sa tendre Camille, non, mais de la mère de celle-ci ! Et malheureusement les nouvelles ne sont pas bonnes : Camille s'est mariée avec un autre... !

Vous pensez bien que la lettre ne va pas rester sans suite : furieux, Hector Berlioz décide de se venger. Et il nous raconte en détails dans ses Mémoires, son projet de vengeance... une vengeance plutôt sanglante et sans appel :


"Il s'agissait de voler à Paris, où j'avais à tuer dans rémission deux femmes coupables et un innocent. Quant à me tuer moi, c'était de rigueur, on le pense bien. Le plan de l'expédition fut conçu en quelques minutes. On devait à Paris redouter mon retour, on me connaissait... Je résolus de ne m'y présenter qu'avec de grandes précautions et sous un déguisement. [...]

Je me présentais chez mes amis, sur les neuf heures du soir, au moment où la famille était réunie et prête à prendre le thé ; je me faisais annoncer comme la femme de chambre de Mme la comtesse Moke chargée d’un message important et pressé ; on m’introduisait au salon, je remettais une lettre, et pendant qu’on s’occupait à la lire, tirant de mon sein mes deux pistolets doubles, je cassais la tête au numéro un, au numéro deux, je saisissais par les cheveux le numéro trois, je me faisais reconnaitre et malgré ses cris je lui adressais mon troisième compliment ; après quoi, avant que ce concert de voix et d’instruments eût attiré des curieux, je me lâchais sur la temps droite le quatrième argument irresistible, et si le pistolet venait à rater, cela s’est vu, je me hâtais d’avoir recours à mes petits flacons. Oh ! la jolie scène ! C’est vraiment dommage qu’elle ait été supprimée !"

Vous l'aurez compris, avec Hector Berlioz on ne plaisante pas avec l'amour!

Comme il l'écrit, la scène sanglante n'aura pas lieu puisqu'il n'ira pas jusqu'au bout de son projet de vengeance. En effet, un évènement bouleversant va l'interrompre dans son périple... mais si vous voulez savoir lequel, il faudra venir découvrir la suite lors de mes visites guidées du Musée Hector Berlioz, programmées tout au long de l'année, ou sur demande ! ;-)

Bonne soirée et à la semaine prochaine pour un nouveau billet-découverte !

Steve, votre guide de poche !

 

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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE - N°14 - 9 Avril 1860 : Léon Scott de Martinville réalise le tout 1er enregistrement sonore

Leon scott de martinville

Après un billet un peu morbide la semaine dernière, je vous propose dans ce nouveau billet-découverte de revenir sur les origines de la musique enregistrée, et plus exactement, sur le tout premier enregistrement sonore connu à ce jour !

C'est Léon Scott de Martinville, un français, qui le réalise, le 9 Avril 1860, grâce à son invention, le phonotaugraphe, dont il avait déposé le brevet dès 1857.

Phonautographe

Le fonctionnement du phonautographe est relativement simple : c'est un appareil composé d'un cornet, une sorte de pavillon (A), muni au bout le plus réduit d'une membrane, le diaphragme (a/b), qui va recueillir les vibrations accoustiques (L/L'), et les transmettre au stylet auquel il est relié. Ce stylet "grave", ou plutôt "dessine" sur une feuille de papier enduite de noir de fumée enroulée sur un cylindre (B).

Il est alors possible de suivre sur le cylindre noirci, la reproduction de sa voix. Mais le grand problème était de restituer le son que l'on avait enregistré, ou plutôt... tracé !

Au clair de la lune

Ce n'est qu'en 2008 que des chercheurs américains ont réussi à lire les enregistrements, et découvrent ainsi le plus vieil enregistrement de voix humaine que nous connaissons :

Vous l'entendez, il s'agit d' Au clair de la Lune", chanté le 9 avril 1860 ! N'est-ce pas formidable, plus d'un siècle et demi plus tard, de pouvoir percevoir ces toutes premières secondes d'enregistrement venues d'un autre temps !? Ce sont les débuts de la longue et belle histoire de la musique enregistrée !

Les chercheurs pensaient au début de leurs travaux, qu'il s'agissait d'une femme, ou d'un adolescent, puis en étudiant d'autres clichés/enregistrements réalisés par Léon Scott de Martinville, ils se sont rendus compte que c'était lui, justement, que l'on entendait dans ses essais puisqu'il se cite sur un autre extrait. Ils ont donc réadapté la vitesse de lecture à celle d'un homme, je vous laisse découvrir cette "nouvelle" version, proposée en 2010 :

Pour les curieux et les passionnés, vous pouvez découvrir tous les enregistrements de Léon Scott de Martinville sur ce site.

Evidemment, ces premiers enregistrements sont très rudimentaires... mais ils sont les prémices d'une révolution technologique qui démarrera véritablement moins de 20 ans plus tard, avec le phonograhe, la fameuse Machine Parlante brevetée par Thomas Edison en 1877 ! 

Mais ça, c'est une autre histoire... que je fais découvrir au Musée Hector Berlioz, notamment lors de mes ateliers "Viens fabriquer ton phonographe" !

 

Votre guide de poche, Steve


 

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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE - N°11 : La Tour de l'Isle à Grenoble

 

Grenoble -  La Tour de l'Isle et le Musee de Grenoble (2015)

Après une petite pause exceptionnelle le weekend dernier, le billet-découverte du dimanche est de retour !
Aujourd'hui, il est directement inspiré de la visite que j'ai assurée samedi dernier avec mes collègues de l'Office de Tourisme de Grenoble, pour l'accueil des Nouveaux Arrivants, une visite organisée autour des différents "hôtels de ville" qu'a connu la ville et qui démarrait donc... au pied de la Tour de l'Isle, près du Musée de Grenoble.


Eh oui, la Tour de l'Isle, construite sur les bords de l'Isère à la fin du XIVème siècle par les consuls, fut la 1ère "maison de ville" de Grenoble : elle avait alors les pieds dans l'eau !

Tour de l'isle sur le Vray Portraict de la ville de Grenoble (1575)

Auparavant, les consuls de la ville et leurs conseillers se réunissaient régulièrement sur le Banc du Conseil (= Place aux Herbes), ou au domicile de l'un d'entre eux... pas très prestigieux !

Avec la Tour de l'Isle, les consuls ont enfin un lieu qui leur appartient. Ils peuvent ainsi y conserver précieusement les archives et les sceaux de la Ville. On raconte notamment que les chartes et franchises obtenues par la Ville étaient reliées en un livre, le fameux "Livre de la Chaîne", appelé ainsi car attaché par sa chaîne au mur de la tour, pour que les Grenoblois ne soient pas privés de leurs privilèges bien sûr. 

Et certains étaient très importants : la Bulle d'Or accordée par Charles IV par exemple, offrait notamment aux Grenoblois une exemption de droits de passage (péage, pont...) : de quoi faire de belles économies pour les marchands !

Outre ces précieux documents, la Tour de l'Isle abritait également les réunions hebdomadaires des consuls : ceux-ci se réunissaient tous les vendredis après midis pour prendre les décisions importantes pour Grenoble. C'était un peu le conseil municipal de l'époque, à ceci près que les consuls étaient choisis parmi les bourgeois (résidant à Grenoble depuis au moins un an) et étaient élus chaque année, par l'assemblée générale des citoyens. 

Ils étaient chargés de l'entière administration de la cité et de la police, bien sûr, mais aussi de veiller au bon entretien des remparts et portes de la ville (dont ils avaient les clés), de la récolte des impôts... d'ailleurs à ce sujet, une bonne chose s'est malheureusement perdue aujourd'hui : leurs biens étaient garants des caisses de la ville... autant vous dire que les consuls avaient plutôt intérêt à bien tenir les comptes ! 

Tour de l'Isle dans les fortifications LesdiguieresAprès 200 ans en tant que maison de ville, la Tour de l'Isle voit son rôle changer, avec l'arrivée de François de Bonne, futur Duc de Lesdiguières, qui, devenu maître de la ville en 1590, "chasse" les consuls. Ceux-ci trouveront refuge un temps au Parlement du Dauphiné Place Saint-André, puis de maison de consul en maison de conseiller, avant d'enfin retrouver des lieux plus décents... mais c'est une autre histoire, que je serai ravi de vous raconter en visite ! ;-)

Revenons à notre Tour de l'Isle ! Si François de Bonne la vide de ses occupants, c'est pour mieux l'intégrer dans le dispositif défensif de Grenoble, qu'il modernise avec la construction de nouveaux remparts et d'une citadelle, appelé aussi "l'arsenal". La Tour de l'Isle loge alors des officiers tandis que le reste de la citadelle abrite les troupes et les pièces de canon.

Par la suite, elle aura divers usages, puis à la fin du XIXème siècle, elle sera intégrée à la caserne Vinoy qui s'installe dans l'ancienne citadelle de Lesdiguières... et de nombreux bâtiments viennent s'accoler à la Tour de l'Isle, comme en témoignent encore quelques cartes postales anciennes.


 

La Tour de l'Isle, enserrée dans les bâtiments de la Caserne Vinoy

Grenoble la caserne vinoy

La Tour de l'Isle au sein de la Caserne Vinoy, implantée sur ce qui est devenue l'Esplanade du Musée (qui sur la photo se trouverait... dans le bois!)

La Tour accueille alors un service colombophile de trois cents pigeons, qui cessa ses activités en 1954.

La caserne Vinoy est détruite un peu plus tard, dans les années 1960, pour laisser place à un parking, mais la Tour de l'Isle, elle, reste fièrement debout !

Enfin, dernière étape de sa longue histoire, elle est intégrée au nouveau Musée de Grenoble qui s'installe à ses côtés en 1994, et elle abrite depuis, le cabinet de dessins du musée : on y accède grâce à une passerelle de verre.


La Tour de l'Isle (2015)Grenoble - Passerelle de la Tour de l'Isle (2015)


En espérant que ce petit zoom sur la Tour de l'Isle vous a plu, je vous dis à la semaine prochaine pour un nouveau billet-découverte ! ;-)



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Bonjour et bienvenue sur mon site internet.

Je suis Steve, guide conférencier indépendant et créateur d'événements, et vous trouverez ici toute mon offre de visites guidées, ainsi que toutes les animations et tous les événements que j'organise avec ANIM'Alex, votre animateur de poche, sur le département de l'Isère et plus largement en région Rhône Alpes.

En espérant avoir le plaisir de vous accueillir sur l'une de nos activités prochainement,

Votre (futur?) guide privé et animateur, Steve.