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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE - N°15 : La vengeance sanglante d'Hector Berlioz après la trahison de sa 1ère fiancée...
- Le 17/04/2016
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- Dans UN DIMANCHE = UNE DECOUVERTE
Aujourd'hui, pour notre billet-découverte dominical, je me suis dit que ça pouvait être sympa de partager avec vous une des nombreuses petites anecdotes partagées avec le public cet après-midi lors de ma conférence au Musée Hector Berlioz.
Celle-ci s'intéressait au séjour d'Hector en Italie, entre 1831 et 1832.
Un séjour pas vraiment voulu, mais dû au Prix de Rome remporté en 1830, qui demandait que le lauréat parte au moins deux ans à la Villa Médicis à Rome, siège de l'Académie Française. Si Berlioz ne voulait pas se rendre en Italie, c'est premièrement parce qu'il considérait qu'il n'allait rien y apprendre musicalement, mais aussi parce qu'il venait de connaître son 1er grand succès parisien avec sa Symphonie Fantastique, ce n'était donc pas le moment de quitter Paris, surtout que quitter la capitale, signifiait abandonner sa jeune fiancée Camille Moke...
Mais malgré ses demandes de dérogations, il sera bel et bien contraint de partir en Italie.
Et au bout de quelques semaines à Rome, n'ayant toujours pas de nouvelles de sa fiancée (entendez par là, pas de courrier, puisque le téléphone et Facebook n'existaient pas bien sûr!), il s'inquiète... et il fait bien !
Alors qu'il avait déjà pris la route du retour, il reçoit à Florence un courrier... non pas signé de sa tendre Camille, non, mais de la mère de celle-ci ! Et malheureusement les nouvelles ne sont pas bonnes : Camille s'est mariée avec un autre... !
Vous pensez bien que la lettre ne va pas rester sans suite : furieux, Hector Berlioz décide de se venger. Et il nous raconte en détails dans ses Mémoires, son projet de vengeance... une vengeance plutôt sanglante et sans appel :
"Il s'agissait de voler à Paris, où j'avais à tuer dans rémission deux femmes coupables et un innocent. Quant à me tuer moi, c'était de rigueur, on le pense bien. Le plan de l'expédition fut conçu en quelques minutes. On devait à Paris redouter mon retour, on me connaissait... Je résolus de ne m'y présenter qu'avec de grandes précautions et sous un déguisement. [...]
Je me présentais chez mes amis, sur les neuf heures du soir, au moment où la famille était réunie et prête à prendre le thé ; je me faisais annoncer comme la femme de chambre de Mme la comtesse Moke chargée d’un message important et pressé ; on m’introduisait au salon, je remettais une lettre, et pendant qu’on s’occupait à la lire, tirant de mon sein mes deux pistolets doubles, je cassais la tête au numéro un, au numéro deux, je saisissais par les cheveux le numéro trois, je me faisais reconnaitre et malgré ses cris je lui adressais mon troisième compliment ; après quoi, avant que ce concert de voix et d’instruments eût attiré des curieux, je me lâchais sur la temps droite le quatrième argument irresistible, et si le pistolet venait à rater, cela s’est vu, je me hâtais d’avoir recours à mes petits flacons. Oh ! la jolie scène ! C’est vraiment dommage qu’elle ait été supprimée !"
Vous l'aurez compris, avec Hector Berlioz on ne plaisante pas avec l'amour!
Comme il l'écrit, la scène sanglante n'aura pas lieu puisqu'il n'ira pas jusqu'au bout de son projet de vengeance. En effet, un évènement bouleversant va l'interrompre dans son périple... mais si vous voulez savoir lequel, il faudra venir découvrir la suite lors de mes visites guidées du Musée Hector Berlioz, programmées tout au long de l'année, ou sur demande ! ;-)
Bonne soirée et à la semaine prochaine pour un nouveau billet-découverte !
Steve, votre guide de poche !
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