Articles de ginsteve
1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : Les Jardins Secrets, à VAULX (Haute-Savoie)
- Le 14/06/2020
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- Dans UN DIMANCHE = UNE DECOUVERTE
Le billet-découverte se met à l'heure d'été, avec des idées de sortie dans notre région pour ceux qui ne peuvent pas encore partir loin en vacances... parce que parfois, pas besoin d'aller très loin pour "voyager" ! ;-)
On commence donc avec un lieu agréable à parcourir l'été, qui vient juste de réouvrir ses portes : les Jardins Secrets, en Haute-Savoie !
A l'occasion de leur réouverture, ils ont publié une petite vidéo promo que voici :
Ceux qui me suivent sur facebook, se souviennent peut-être que j'y étais il y a quelques temps déjà, j'avais partagé une photo de mon "retour" sur ces lieux qui furent les premiers où j'ai véritablement guidé (après une 1ère approche du guidage aux Secrets d'Antésite à Voiron), c'était durant l'été... 2008 !
Profitant de repérages que je faisais au Château de Montrottier, je me devais de venir faire un coucou à Alain, Nicole et leur fille Myriam, créateurs de ce petit paradis perdu que sont les Jardins Secrets... jardins qui ont bien évolué depuis que je les avais quittés !
LES JARDINS SECRETS, QU'EST-CE QUE C'EST ?
Les Jardins Secrets sont avant tout l'oeuvre d'un couple, Alain et Nicole MOUMEN, qui achète une vieille ferme perdue à Vaulx, en 1980, et s'y installe avec leurs trois filles adolescentes : Leïla, Myriam et Sonia. Après la restauration progressive de la ferme, Alain commence à aménager le terrain qui l'entoure, et embarque sa famille dans la réalisation de jardins architecturés où se mêlent les plantes et les fleurs, bien sûr, mais aussi tourelles, galeries, fontaines, sculptures... un monde surréaliste prend forme !
Les inspirations sont multiples, Alain et Nicole se nourrissant de leurs voyages, et les matériaux sont variés : bois, mortier de chaux, cuivre, calcin, pierres...
Ces drôles de jardins apparus en pleine campagne attirent et séduisent rapidement les curieux, à tel point que la famille décide alors d'en ouvrir les portes au public, en 1994 : depuis, les visiteurs voient grandir et évoluer les jardins... car évidemment Alain et Nicole ne se sont pas arrêtés, loin de là, leur créativité fonctionne à plein régime, pour le plus grand bonheur des curieux qui osent franchir la porte de leurs jardins !
ET SI VOUS VISITIEZ, VOUS AUSSI ?
C'est parti pour une petite visite virtuelle, pour vous donner envie d'y aller !
Dès l'entrée, fleurs, architecture et décors s'entremêlent... ça donne le ton !
La déambulation proposée nous fait longer de magnifiques arcades sur notre droite, qui laissent entrevoir le superbe Jardin de Curé, lui donnant des allures de cloître !
Sur la gauche, c'est le Jardin Délice qui s'offre à nous, avec son grand bassin parfait pour une pause goûter rafraîchissante à la fin de la visite, avec les célèbres beignets et le thé à la menthe d'Alain, qui ne manquera pas de partager avec vous ses innombrables anecdotes à propos de ses jardins !
Mais pour le goûter on va patienter un peu, d'abord, direction la salle de projection, pour un petit film de présentation.
Au passage, ne jamais oublier de lever la tête, il y a des choses à observer... PARTOUT !
Pour la petite anecdote, lorsque je guidais ici en 2008, cette salle de projection était... l'accueil et la boutique des jardins !
Depuis une nouvelle boutique a fait son apparition, ce qui a permis d'aménager cette salle de projection pour raconter au public l'histoire des jardins.
La visite peut maintenant débuter, et elle démarre avec la Cour du Marronnier et la Ferme, où tout a commencé...
A l'intérieur, les ambiances sont variées, avec une première pièce dédiée à la campagne...
Puis une chambre aux tons provençaux...
L'Apothicairerie est une petite pétite inattendue !
La chambre autrichienne est tout aussi "boisée" !
Il est temps de ressortir et d'aller découvrir les Jardins... à commencer par celui de l'apothicaire :
La Cour des Calades qui suit, est un bel exemple de travail en famille :
De là vous avez un aperçu sur les Loges de la Folie, qui sont devenues l'emblème des Jardins Secrets, est-il besoin de préciser pourquoi ?! ^^
Sans doute l'un des plus beaux espaces des jardins !
Partons maintenant en voyage...
... avec le Salon aux étoiles !
Il s'ouvre sur un autre espace inattendu : la piscine familiale !
Si vous souhaitez voyager encore un peu, allez jeter un oeil au salon marocain, là bas au bout de la piscine, sur la droite...
Avant de ressortir dans les Jardins, ne manquez pas de visiter la discrète petite chambre bleue !
Une dernière touche orientale avant de sortir ? Il suffit de demander, bienvenus en Inde...
Aller, il est temps de retourner aux Jardins à présent...
Le Jardin des Lyres vous offre la musique de ses quatre fontaines... puis pour la suite, empruntez la galerie des moucharabiehs !
Que de bois travaillé !
Ne manquez pas, sur la gauche de cette galerie, de jeter un oeil sur le Salon des Babouches !
Celui-ci vous offre une fenêtre sur l'avenir des Jardins : ici, la créativité d'Alain nous prépare de belles surprises...
Reprenons la galerie, puis l'allée et... oh !
Regardez sur la droite, nous voilà dans le jardin de curé, aperçu en début de visite !
Le traverser permet de rejoindre l'une des dernières créations d'Alain, l'Isle Joyeuse, qui était encore en construction lorsque je guidais aux Jardins en 2008 !
Allons-y !
Du bois, des luminaires, et le tout cerné par des douves, qui dans l'imaginaire d'Alain devaient être en eau, mais la réalité est plus délicate... nul doute qu'il trouvera une autre manière de mettre en valeur son île !
Nous revoilà au Jardin Délice, il est temps de succomber à un petit thé à la menthe accompagné de son beignet, non ? ^^
Vous pouvez prendre le thé au jardin, ou au salon de thé, qui, l'été, est aussi la salle de restaurant des Jardins Secrets !
Et voilà, il est temps de repartir...
Mes photos datent de 2017, il y a donc sans doute eu encore un peu de changement, mais j'espère que cette visite virtuelle vous a plu ?!
Si elle a éveillé votre curiosité, alors foncez visiter en vrai, car les photos ne rendent pas justice à ces 7000m2 de jardins aménagés, vous manquez de multiples détails, les décors, le bruit de l'eau, l'odeurs et les couleurs des fleurs... et puis, surtout, sur place vous découvrirez un dernier jardin, l'un des plus beaux, le Jardin Andalou, que je ne vous ai pas montré ici !
(Oui bon en fait la vrai raison de son absence de cette visite virtuelle, c'est qu'avec le nouveau sens de visite, attiré par l'Isle Joyeuse que je ne connaissais pas, j'ai complètement oublié le Jardin Andalou... il va falloir que j'y retourne du coup !)
INFOS PRATIQUES POUR ORGANISER VOTRE VISITE EN 2020 :
Jours et horaires d'ouverture :
6 juin - 5 juillet => Samedi et dimanche : de 13h30 à 18h30
6 juillet - 30 août => Tous les jours : de 10h à 18h30
Restauration légère à midi jusqu'au 23 août
31 août - 25 octobre => Du lundi au vendredi : de 14h à 17h30 / Samedi et dimanche : de 13h30 à 18h
En raison des mesures sanitaires particulières, il est conseillé de réserver vos places en ligne.
Tarifs :
Plein tarif : 8,50 €
Tarif réduit (personne en situation de handicap, étudiant, chômeur, jeune de 12 à 18 ans…) : 7 €
Enfants de 4 à 12 ans et personnes à mobilité réduite : 4,50 €
Moins de 4 ans : gratuit
Pack famille : 24€ (2 adultes + 2 enfants de 4 à 12 ans).
Accès :
J'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à visiter ces jardins... et si vous cherchez un guide, vous savez où me trouver !!! ;-)
Steve, votre guide de poche !
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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : 5 Juin 1897, la Catastrophe de Voiron
- Le 05/06/2020
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- Dans UN DIMANCHE = UNE DECOUVERTE
Bon ok, on n'est pas dimanche mais... le calendrier impose un petit billet découverte !
En effet, il y a 123 ans, jour pour jour, éclatait la "Catastrophe de Voiron"... comment ça, vous n'avez jamais entendu parler de la Catastrophe de Voiron ?!
Ceux qui ont déjà suivi mes visites guidées dans Voiron en ont déjà une petite idée mais, pour les autres... un petit voyage dans le temps s'impose !
5 JUIN 1897 :
Après-midi pluvieux (et grêleux) sur toute la région, et notamment sur Saint Aupre, Miribel les Echelles et Saint Etienne de Crossey.
Les eaux de la Morge grossissent fortement et rapidement, déracinant de nombreux arbres sur leur passage... des troncs qui auraient alors formé un barrage au niveau d'une des usines installées en amont des gorges de Voiron, d'après Alain Schramback, archéologue industriel de la région qui a réalisé le dessin ci-desssous pour illustrer l'événement :
Le débit continuant d'augmenter, et l'eau s'accumulant, le barrage finit par céder, vers 20h : c'est alors une véritable vague qui déferle, emportant tout sur son passage, d'abord dans les Gorges, occasionnant de nombreux dégâts dans les usines installées ici... puis dans la ville même de Voiron !
Même l'Eglise Saint Bruno, fraîchement construite, est touchée : l'un de ses clochers menace de s'effondrer !
Cet événement marquant attirera des journalistes de tout le pays, ce qui nous permet aujourd'hui de presque pouvoir revivre la Catastrophe de Voiron à travers les nombreux clichés réalisés à l'époque, qui permettent de se rendre compte de l'étendue des dégâts tout au long du cours de la Morge.
Comme on peut le voir, tout au long du Mail, il y a 123 ans, la Morge était totalement à ciel ouvert dans Voiron, seuls quelques ponts permettaient de la traverser, et de nombreux ateliers et usines s'étaient installés sur ses rives pour profiter de la puissance de ses eaux... ces mêmes ateliers et usines payèrent le prix fort ce jour là : 10 tonnes de soie chez BRUN, 600 tonnes de papiers chez ARNAUD LAFUMA, 2000 rouleaux de fils et 500 toiles chez CASTELBON, perte de nombreux métiers à tisser... !
Le quartier de Paviot, pourtant plus au sud, ne fut pas épargné pour autant, ses usines seront elles aussi dévastées !
C'est suite à cette inondation terrible que fut fait le choix de canaliser la Morge et de la recouvrir sur une grande partie de son tracé à travers la ville de Voiron, lors des différentes reconstructions le long de son lit.
Pour plus de photos, vous pouvez consulter MON ALBUM FACEBOOK ICI. N'hésitez pas à le compléter si vous-même avez des clichés intéressant concernant la Catastrophe !
Et pour en savoir plus sur cet événement (anecdotes etc...), je vous invite à consulter l'ouvrage "La Catastrophe de Voiron", écrit par Jean Gautier et publié par l'AHPPV (Association Histoire et Patrimoine du Pays Voironnais) à l'occasion du centenaire de la Catastrophe, un livre très bien documenté rassemblant photos, lettres d'époque, articles de presse...!
J'espère que ce billet-découverte vous a plu... et si c'est le cas, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous !
Pour ma part je vous dis à très bientôt pour d'autres découvertes... et notamment mes visites guidées 2020 à Voiron et en Pays Voironnais à partir de Juillet, que je vous dévoilerai tout bientôt !
Votre guide de poche, Steve.
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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : Notre Dame de Vouise, à Voiron
- Le 17/05/2020
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- Dans UN DIMANCHE = UNE DECOUVERTE
Pour ce billet-découverte, je souhaiterai vous parler de la statue de la Vierge qui a été érigée au sommet de la colline de la Vouise, qui domine Voiron de ses 735m d'altitude environ. Une statue qui veille sur la ville depuis plus de 150 ans... et qui, maintenant que nous sommes "déconfinés", est de nouveau accessible à tous les habitants et visiteurs du département et des environs, pour une bon bol d'air et un beau panorama !
C'est à un Voironnais que l'on doit l'idée, en 1866, d'ériger cette statue : Eugène Poncet, le "Père des Pauvres", qui habitait à l'entrée du quartier Sermorens. Cette idée fut bien accueillie par la municipalité d'alors, dirigée par M.Faige Blanc qui, par contre, n'avait pas vraiment les moyens pour financer celle-ci puisqu'on venait d'engager un autre chantier religieux autrement plus important : la construction de l'Eglise Saint Bruno !
On décida alors d'organiser une loterie, pour récolter des fonds (comme quoi notre ami Stéphane Bern n'a rien inventé avec sa loterie du patrimoine, je suis sûr qu'il s'est inspiré des Voironnais... ! :P). Afin que tout le monde puisse participer, on édita 20 000 billets, vendus cinquante centimes pièces. Vous pouviez voir l'un d'entre eux dans l'exposition "Patrimoine en Isère. Le Pays Voironnais", qui était présentée tout l'été 2018 aux Caves de la Chartreuse. Pour ceux qui n'ont pas eu l'occasion de visiter l'exposition, en voici un autre exemple :
Pour la statue, on choisit de réaliser une réplique, en taille réduite (7m), de la Vierge que l'on venait d'inaugurer au Puy en Velay (16m)
Crédit photo : Denis ! ;-)
Si celle du Puy fut réalisée avec la fonte des canons russes pris lors de la bataille de Sébastopol, celle de Voiron fut réalisée en cuivre repoussé, par Charles Hérold, artiste originaire de Saint-Laurent du Pont, sur les plans du statuaire Jean Bonnassieux. La vierge, couronnée d'étoiles, se tient debout sur un demi-globe terrestre où elle écrase un serpent, et tient sur son bras droit l'Enfant Jésus qui bénit la ville.
Le montage et l'inauguration de la statue :
Après avoir été exposée pendant plusieurs jours sur la Place de Voiron, c'est en juillet 1868 que l'on monte la Vierge sur son socle au sommet de la colline. Dans son ouvrage "Le Dauphiné, Légendaire et Mystérieux", Gilbert Coffano nous raconte la procession qui eut lieu ce jour là. L'auteur ne cite pas ses sources mais je vous retranscrit son récit, racontant la ferveur des Voironnais ce jour là :
"La montée de la Vierge de Notre Dame de Vouise se déroula en Juillet 1868. Une immense procession se constitua, suscitant une ferveur toute particulière, et une foule importante venue de toute la région assista à l'événement. Chaque élément de la statue ainsi que son socle furent chargés sur des chars décorés. La plupart des jeunes de Voiron, arborant des brassards aux couleurs de Marie (bleu et blanc), portèrent sur le dos les pièces les moins lourdes. On utilisa également quinze brancards entièrement décorés de fleurs et de couronnes afin de transporter le reste du matériel nécéssaire à l'édification de la statue de la "Reine du ciel", comme l'on disait en ce temps-là. Une phrase de béatitude fut gravée sur le socle : Posuerunt me custodem", "Ils m'ont établi leur gardienne".
Après plusieurs heures de préparatifs sur la grande place du Mail, le long cortège se mit en marche. Comme il se doit en pareille circonstance, le clergé ouvrait le chemin. Juste derrière se pressaient les autorités civiles et militaires, et, quelques mètres plus loin, la fanfare du pays rendait hommage à sa manière à Notre Dame de Vouise. La foule, qui accomplit ce pèlerinage avec beaucoup d'enthousiasme, fermait la procession en chantant : "Vive à jamais Notre Dame de Vouise, ô joie universelle". Il se dit que cette mémorable montée de la Vierge de Voiron dura plus de trois heures !
L'inauguration officielle et la bénédiction de la statue se déroulèrent le 4 octobre 1868 en présence de l'évêque de Grenoble, Mgr Ginoulhiac. Un banquet s'ensuivit à l'hôtel de ville de Voiron, auquel prirent part deux cents invités aux côtés du maire, de l'évêque, du préfet et de plusieurs généraux".
La légende entourant la Vierge de la Vouise :
Plusieurs visiteurs au cours de mes visites de Voiron m'ont fait part d'une anecdote, comme quoi Charles Herold, l'artiste qui réalisa cette statue, se serait suicidé en réalisant qu'il s'était trompé de côté pour représenter le Christ !
Il est vrai que traditionnellement, la Vierge porte le Christ de son bras gauche (côté coeur), ce qui n'est pas le cas ici.
Pour autant, il suffit de creuser un peu pour constater que Charles Hérold a vécu bien des décennies après la réalisation de la statue... fin de la légende !
Mais cette légende voironnaise n'est pas anodine, elle semble calquée sur la même légende que l'on retrouve pour Jean Bonnassieux, qui conçut le modèle de la Vierge de Notre Dame de Puy... mais pour lui aussi, le suicide relève du mythe !
En effet, le Christ sur le bras droit de la Vierge n'est pas une erreur, mais serait un parti pris artistique : ainsi, l'Enfant Jésus, bénissant la ville, ne cache pas le visage de sa mère avec sa main... voilà une vérité rétablie !?
Quoiqu'il en soit, Notre Dame de la Vouise a fêté en 2018 ses 150 ans, et pour l'occasion, la ville lui a offert une petite cure de jouvence dont elle avait bien besoin, comme on peut le voir sur cette photo, issue d'un petit film réalisé par drône que je vous mets juste en dessous :
Comme vous pouvez le constater à travers la vidéo, le panorama là-haut est exceptionnel, une table d'orientation vous permet d'ailleurs, au sommet du pied d'estale (au pied de la statue) d'identifier les différents reliefs qui s'offrent à vous, tout comme les villes et villages du territoire... n'hésitez donc pas à y faire un tour, maintenant que nous sommes déconfinés, pour admirer également la statute qui a retrouvé sa couleur cuivrée d'antan !
Je terminerai ce petit billet découverte par un petit bout de poésie que je lisais au cours de certaines de mes visites, car il est dédié à Notre Dame de Vouise, et écrit par un certain H.N. probablement pour l'inauguration de celle-ci :
Merci donc à vous tous, au nom de la Madone,
Généreux Voironnais ; ah quand votre coeur donne,
Il ne doit pas compter, il verse à pleines mains.
Du haut de son granit, ce monument de gloire,
De votre piété redira la mémoire,
Jusque dans les âges lointains.
Plus de 150 ans après, ces mots sont bien justes, Notre Dame de la Vouise veille toujours sur les Voironnais, du haut de sa colline...
A la semaine prochaine pour d'autres découvertes virtuelles, et j'espère à bientôt pour de "vraies" visites sur le terrain...! ;-)
Votre guide de poche, Steve.
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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : Le char processionnel de La Côte Saint-André
- Le 10/05/2020
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- Dans UN DIMANCHE = UNE DECOUVERTE
Alors que le déconfinement est prévu pour demain, pour votre guide de poche, le retour sur le terrain n'est pas pour tout de suite, entre l'annulation de tous les groupes, l'annulation des prestations commandées par les musées départementaux, ou encore le report d'autres prestations commandées par les collectivités locales...
En attendant d'y voir plus clair, je poursuis mes petits billets-découverte, pour garder un lien avec vous... ainsi qu'avec l'Histoire et le Patrimoine !
Aujourd'hui, je voudrais vous parler d'un "objet" que j'évoque durant mes visites guidées de La Côte Saint André : le char processionnel.
C'est en 1888 que ces vestiges furent retrouvés dans la plaine de la Bièvre, sur le territoire communal de La Côte Saint André où je guide régulièrement.
L'archéologue Déchelette, dans son Manuel d'Archéologie publié en 1924, décrit la découverte dont il a recueilli les témoignages :
"En 1888, des ouvriers travaillant à extraire les pierres amoncelées composant une sorte de tumulus situé au mas de Garchat, dans la plaine de Bièvre, à 4.500 mètres au Sud du bourg de La CôteSaint-André, rencontrèrent quatre roues en bronze fondu et des débris de tôle de même métal. Les roues reposaient sur le sol, trois en arrière sur une même ligne droite de 1 m. 50 de longueur et la quatrième en avant, à environ 2 mètres des premières... Aucun reste du timon n'a été recueilli... Avant de rencontrer les roues, les ouvriers avaient mis au jour (des débris que l'on prit) pour la caisse du char, mais... (qui)... sans aucun doute... constituent la plus grande partie d'une situle tronconique dont la hauteur ne devait pas être inférieure à un mètre et qui rappelle entièrement par sa forme et sa technique certains vases de la fin de l'âge du Bronze et du commencement du premier âge du Fer découverts dans divers pays d'Europe."
Le lieu de la découverte évoqué, le mas de Garchat, correspond aujourd'hui, à la Zac du Rival, où une rue rappelle d'ailleurs la trouvaille archéologique.
D'ailleurs plus récemment d'autres vestiges plus récents ont pu être retrouvés sur cette zone, des traces d'occupation du début du Moyen Âge... mais revenons à notre char processionnel, qui est LA trouvaille exceptionnelle du site.
C'est le poids des 4 roues retrouvées (entre 10 et 15 kg chacune !), mais aussi leur décor particulier, qui laissent à penser, depuis leur découverte, qu'il ne pouvait s'agir d'un simple char de transport, ou même d'un char de combat, mais bel et bien d'un char processionnel. Si elles étaient plutôt bien conservées, il a fallu, à partir des débris qui les accompagnaient, reconstituer le seau, et un bassin.
Le fond du seau (et le bas de la paroi) et le seau lui même ont d'ailleurs été reconstitués séparemment, permettant de voir plus précisément les détails des 17 cornières de renforcement du fond du sceau.
Comme vous l'avez lu plus haut, lors de la découverte des vestiges, 3 roues ont été retrouvées alignées sur 1,5m, et la 4e plus isolée deux mètres devant... on peut donc aisément penser que le char se présentait peut être ainsi :
2x2 roues, 3+1 roues... difficile à dire, je n'y étais pas, nous n'étions pas là il y a environ 2700 ans, lorsque ce char processionnel était utilisé !
Ce qu'il faut par contre retenir, c'est que l'on a là un ensemble exceptionnel, car jamais ailleurs en Europe, n'ont été retrouvés ensembles roues ET seau : à Stade (près de Hambourg), ont été retrouvées des roues, et en Toscane, le seau de Vetulonia... mais c'est chez nous, à La Côte Saint-André, que les deux réunis ont été retrouvés ! Petite fierté locale... même s'il faut aujourd'hui se rendre à Lyon pour admirer cette pièce archéologique exeptionnelle, parmi toutes celles qui composent aujourd'hui les collections du Musée gallo-romain.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les analyses archéologiques plus poussées publiées par Gabriel Chapotat, archéologue de renom dans la région. Les photos des débris en sont d'ailleurs tirées, mais d'autres y sont présentées.
En espérant que ce billet vous aura plu, je vous dis à la semaine prochaine, pour un billet-découverte qui nous emmenera à nouveau à l'autre bout du monde ! Un petit indice, ce sera de nouveau sur une île, mais bien plus chaude que l'Islande... je n'en dis pas plus ! ;-)
Votre guide de poche, Steve
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1 DIMANCHE = 1 DECOUVERTE : Les clous des remparts romains de Cularo (GRENOBLE)
- Le 26/04/2020
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Aujourd'hui j'aurais dû vous guider à Grenoble, mais, 41e jour du confinement oblige, je suis, tout comme vous, coincé chez moi.
Alors pour le billet-découverte de ce soir, nouvelle évasion virtuelle, à Grenoble donc, pour (re)découvrir un étrange petit "clou" doré que l'on aperçoit ici et là au sol, quand on parcourt à pied le centre ancien...
CULARO, c'est le premier nom de Grenoble, celui que lui ont donné ses fondateurs Gaulois, la tribu des Allobroges, qui régnaient sur toute la région, avant la conquête romaine du quart sud-est de la Gaule au IIème siècle avant J.C.
A cette époque là, Cularo n'est qu'un simple vicus, un petit village ouvert, faisant partie de la Cité de Vienne, nom donné à l'ancienne province des Allobroges, dépendant de la ville de Vienna.
(Conservation du Patrimoine de l'Isère)
Mais au IIIème siècle, les choses changent pour la petite bourgade gallo-romaine : elle devient chef-lieu de Cité ! En effet, l'Empereur Dioclétien réforme son empire, et les découpages territoriaux changent, pour notamment faire face aux attaques barbares de plus en plus nombreuses. Ainsi, la Cité de Vienne est découpée en 3 Cités plus petites : celle de Vienne, réduite de 2/3, celle de Genava, au Nord-Est, et celle de Cularo, entre les deux !
C'est à cette occasion que les Romains dotèrent Cularo d'un grand rempart, à la fois pour marquer ce changement de statut, et pour protéger la ville bien sûr ! Une petite maquette permet de le visualiser au Musée de l'Ancien Evêché, dans la salle souterraine qui permet justement de voir des vestiges de ce rempart, ainsi que ceux du baptistère.
Malgré son importance (près d'une quarantaine de tours sur plus de 1000 mètres de longueur), une très grande partie de ce rempart romain a disparu aujourd'hui. Sur cette carte, présentée également au Musée de l'Ancien Evêché, on peut localiser précisément les quelques éléments qui témoignent encore, en ville, de la présence de ce rempart :
Comme vous pouvez le constater, rares sont les morceaux de remparts conservés (en noir) ! Les éléments les plus importants sont les fondations observables au Musée de l'Ancien Evêché que j'évoquais précédemment, et, en surface, un bout de tour et de mur récemment restaurés au sud, Rue Lafayette (N°6, derrière le grand immeuble blanc faisant face à l'Office de Tourisme).
On peut également apercevoir quelques élements du côté du Jardin de Ville (N°5, sous la treille de Stendhal et dans l'immeuble à côté), ainsi qu'à la base de la tour de l'ancien Hôtel de Ville un peu plus loin...
Partout ailleurs où le rempart a malheureusement disparu, la Ville a fait installer des espèces de "clous" dorés, au sol, pour montrer l'emplacement de celui-ci et donc, les limites de Cularo, peut être les avez-vous déjà croisés, même s'ils ont la facheuse tendance à disparaître au fil des travaux de voierie...
Peut être aussi que les plus observateurs d'entre vous auront remarqué qu'il y a une plus ancienne version de ces "clous", ils sont moins jolis mais surtout plus discrets, et formaient deux lignes parallèles, pour vraiment visualiser l'emprise au sol du rempart qui avait une largeur d'environ 4m... ces clous-là, à ma connaissance, ne se retrouvent plus que devant la Halle Sainte-Claire, où ils cohabitent avec la version plus récente :
Si vous venez me suivre en visite à Grenoble, je vous les montrerai... et je vous en raconterai bien plus sur l'histoire de la ville ! ;-)
Mais après le confinement, bien sûr ! Et surtout en fonction des mesures gouvernementales qui seront prises pour le déconfinement, et qui m'autoriseront, ou non, à vous guider...
Voici les dates que j'avais initialement prévues pour vous faire découvrir le coeur historique de Grenoble en 2020 :
- Dimanche 26 Avril 2020, à 10h
- Samedi 30 Mai 2020, à 10h
- Dimanche 21 Juin 2020, à 10h
- Samedi 26 Septembre 2020, à 10h
- Samedi 17 Octobre 2020, à 10h
Visites qu'il sera possible de coupler avec des visites Street-Art l'après midi des mêmes jours, à 15h.
Enfin, si elles peuvent avoir lieu... croisons les doigts ! :)
Votre guide de poche, Steve
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